Retour sur notre événement - The State and Capitalism in the Global Digital Age
9 questions à propos de l'État et du capitalisme à l'ère numérique
Un échange organisé par l'équipe de recherche « Mondialisation sous tension » dans le cadre de son colloque annuel
Montréal, 31 octobre 2024
Frédéric Mérand (Université de Montréal)
En Europe, en Amérique du Nord, mais aussi dans les pays du Sud, la politique industrielle est au cœur des débats actuels. Est-elle réelle ? Et si oui, comment expliquer ce regain d’intérêt pour l’interventionnisme étatique ?
Chase Foster (King’s College London)
Globalement, on observe une augmentation des tensions commerciales, voire des guerres commerciales, notamment en raison du recours aux subventions. Mais les raisons diffèrent selon les pays. Aux États-Unis, il est difficile de comprendre ce qui se passe sans penser au « choc chinois » ou aux effets inégaux de la libéralisation des échanges sur les régions. On pourrait même remonter à la désindustrialisation, due à la concurrence accrue de l’Europe ou du Japon, puis aux effets de l’ALENA dans les années 1990. Mais le choc chinois a été particulièrement important en raison de sa rapidité, à un moment où les États-Unis ne disposaient pas de systèmes de compensation adéquats pour y faire face. Cela a contribué à la dévastation de nombreuses communautés du Midwest et de partout aux États-Unis, créant un nouveau contexte politique où des entrepreneurs politiques ont pu exploiter ces griefs et remettre en question l'ordre mondial néolibéral. Leur succès a été tel que nous avons depuis assisté à un changement bipartisan sur ces questions.
L'Europe, c’est une autre histoire, car on y a toujours observé une intervention étatique plus active pour influencer les marchés. En Europe, le retour de la politique industrielle est davantage lié au développement des GAFAM et à la mesure dans laquelle ces entreprises sont devenues dominantes et impliquées dans tous les aspects de l'économie. Ces cinq entreprises pèsent à elles seules 12 000 milliards de dollars en bourse. Le fait que l'Europe ait été largement exclue de cette « quatrième révolution industrielle » pose un problème existentiel. Cela a provoqué une sorte de prise de conscience et le sentiment que les choses doivent être faites différemment en Europe.
En résumé, en Europe, la technologie a joué un rôle important, tandis que les inquiétudes concernant l'influence de la Chine ont été le principal moteur de la politique industrielle aux États-Unis.
2.
Catherine Hoeffler (Université de Genève)
Chase vient de mentionner un acteur essentiel de cette histoire de retour de l'État interventionniste : la Chine. D'une certaine manière, Pékin a toujours été interventionniste. Comment la Chine réagit-elle à cette évolution vers une politique industrielle au sein des économies libérales occidentales, qui deviennent elles-mêmes plus interventionnistes ?
Alex He (Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale)
La Chine est une économie dirigée par l'État. Le gouvernement applique traditionnellement une politique industrielle dans tous les secteurs. Cependant, sous la pression des États-Unis et d'autres pays, ainsi que sous la pression nationale, la politique industrielle chinoise a connu des changements importants au cours des dernières décennies, notamment depuis son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce en 2001. Ces dix dernières années, au lieu de mener une politique industrielle dans tous les secteurs, la Chine s'est concentrée sur les industries émergentes dites stratégiques, telles que l'intelligence artificielle (IA), afin de tenter d'y prendre la tête.
À l'ère du numérique, le gouvernement chinois est confronté à un nouveau défi : le développement économique n'est plus principalement porté par les entreprises publiques, mais par de grandes entreprises privées comme Huawei, Tencent et Alibaba. Le gouvernement s'efforce de coopérer avec le secteur numérique, mais cette relation est délicate, la stabilité du régime demeurant la priorité absolue du Parti communiste chinois au pouvoir. Par conséquent, le gouvernement s'appuie sur le secteur privé pour stimuler le développement économique à l'ère numérique, tout en s'efforçant de contrôler toute influence politique que ce développement pourrait avoir sur le régime.
3.
Frédéric Mérand
Ces évolutions sont cruciales pour comprendre les tensions croissantes entre États, mais elles ne résument pas les changements actuels. Que signifie cette transformation globale des relations entre l'État et le capitalisme, que certains observateurs ont qualifiée de « tournant géoéconomique », pour la politique mondiale ?
Kathleen McNamara (Université Georgetown)
Une approche intéressante pour répondre à cette question est de revenir à l'histoire du libéralisme encastré de l'après-guerre, présentée par John Ruggie, spécialiste des relations internationales, et à son influence sur la manière dont les États-Unis ont reconstruit l'ordre mondial. Ruggie a souligné la nécessité de penser l'ordre économique mondial à la fois en termes de puissance et de finalité. Le libéralisme encastré, selon lui, renvoie à l'idée que le monde est organisé selon un ordre économique international libéral. Cet ordre permet des dérogations pour des besoins nationaux, par exemple liés aux perturbations et aux inégalités sociétales, mais les États finissent par se conformer à un ordre international plus libéral.
Où en sommes-nous aujourd'hui ? Assurément, à un point d'inflexion. En termes de pouvoir, nous passons d'un pouvoir unipolaire américain clair sur le système à un pouvoir plus multipolaire. En termes d'objectifs, nous observons des écarts significatifs par rapport au modèle libéral de libre marché pour organiser l'économie politique mondiale.
Que signifie le retour de l'État pour la politique mondiale ? Je pense que cela signifie que nous traversons une période de transition, marquée par une disjonction entre pouvoir et finalité. Nous assistons à une refonte du monde, encore profondément mondialisé, avec des chaînes de valeur et des interactions économiques complexes. Mais c'est un monde où, dans certaines zones, les marchés sont structurés non seulement selon des critères d'efficacité économique, mais aussi en fonction de préoccupations sécuritaires et environnementales. Comparé à l'ordre libéral international, ce nouveau monde ressemble davantage à un patchwork.
4.
Catherine Hoeffler
Le commerce est l'un des domaines où nous voyons émerger ce patchwork. Quelle est la gravité de la menace d'une érosion des règles du commerce mondial ?
Eugénia da Conceição-Heldt (Technische Universität München)
C'est une menace sérieuse. Nous sommes à un moment où nous devons nous demander comment faire revivre l'Organisation mondiale du commerce, mais aussi les institutions de Bretton Woods, pour créer un monde où les pays travaillent ensemble, et non les uns contre les autres. Il est nécessaire de revitaliser le système commercial multilatéral, en s'éloignant des guerres commerciales actuelles. Cette revitalisation nécessitera davantage de flexibilité et de différenciation dans le régime commercial mondial.
À cet égard, les puissances moyennes, telles que l'Australie, le Canada et l'UE, peuvent jouer un rôle important. On a tendance à oublier que l'UE est une puissance commerciale mondiale et qu'elle pourrait faire la différence. Elle doit prendre l'initiative et plaider pour plus de flexibilité au sein de l'OMC, ainsi que pour une intégration commerciale différenciée, les clubs d'États progressant et laissant de côté ceux qui ne souhaitent pas participer. Parallèlement, il est essentiel que l'UE ne s'implique pas dans la guerre commerciale sino-américaine, mais plutôt qu'elle agisse avec pragmatisme. Elle doit parler d'une seule voix et soutenir le système commercial existant en signant et en faisant progresser les accords multilatéraux. C'est le seul moyen de transformer les faiblesses actuelles en atouts et d'éviter d'être paralysée par l'incapacité ou le manque de volonté des États-Unis à jouer un rôle de leader.
Le retour des politiques interventionnistes montre que la scène internationale n'est pas confinée : les élus doivent se soucier des coûts de la libéralisation des échanges et mieux expliquer à leurs publics nationaux l'importance de la coopération internationale et l'absence de politiques isolationnistes. Des politiques interventionnistes sont possibles, par exemple pour protéger les industries naissantes, mais il est nécessaire de faire appel à un médiateur neutre tiers, comme l’OMC, pour agir en tant que juge ou shérif et garantir que les règles soient respectées.
5.
Frédéric Mérand
Je comprends ton point de vue, Eugénia. Mais on peut rester sceptique quant à la probabilité d'un tel scénario, étant donné que l'UE elle-même – qui s'est historiquement targuée d'être une fervente citoyenne du multilatéralisme – parle de plus en plus de politique industrielle, de sécurité économique et de souveraineté…
Laurent Warlouzet (Sorbonne)
On observe une politique industrielle européenne plus affirmée depuis au moins 2016, année marquée par le Brexit et la première élection de Donald Trump, qui ont exacerbé les tensions commerciales et la question de l'influence des réseaux sociaux dans les élections. 2016 a également été l'année du rachat de Kuka, une entreprise allemande de robotique, par une entreprise chinoise. Ce fut un événement traumatisant pour le secteur industriel allemand, qui a réalisé qu'il ne pouvait plus compter sur un régime commercial pacifique comme auparavant.
Depuis 2016, nous observons une évolution vers une politique industrielle plus affirmée, qui relève en partie d’un dirigisme désuet, mais qui s'intègre à d'autres types de politiques, telles que la concurrence, l'environnement et le numérique. Cette nouvelle version se caractérise par quatre éléments : une politique de concurrence plus stricte à l'égard des géants du numérique ; une plus grande réciprocité dans l'accès aux marchés publics ; une approche discriminatoire envers les entreprises étrangères ; et l'extension du pouvoir réglementaire de l'UE aux normes démocratiques.
La grande question est de savoir si l'UE est capable d'utiliser ces outils. Sera-t-elle capable et désireuse de les mettre en œuvre avec détermination et prudence, cherchant à éviter une guerre commerciale et une course aux subventions ? Il est nécessaire de déterminer comment répartir efficacement les subventions entre les États membres, sans créer ce que l'on appelle déjà « l'aide sociale aux entreprises » (c'est-à-dire l'afflux massif d'argent public pour financer les entreprises privées).
6.
Catherine Hoeffler
Retournons maintenant à la question initiale de Frédéric Mérand et interrogeons-nous sur l'impact du capitalisme numérique sur l'État. Avec les plateformes numériques et maintenant l'intelligence artificielle, les géants de la tech semblent exercer un pouvoir technologique croissant sur les États démocratiques. Plus que l'inverse, n'est-ce pas ?
Helen Margetts (Université d'Oxford)
Il n'est pas surprenant que nous ayons assisté à un affaiblissement de l'État à l'ère d'Internet. Contrairement aux technologies antérieures, les citoyens peuvent utiliser Internet directement, à la fois pour interagir avec lui et pour stimuler l'innovation. La technologie nucléaire, par exemple, avait une fonction précise, et même si elle a joué un rôle déterminant dans la géopolitique mondiale, les citoyens ne pouvaient pas l'utiliser à des fins commerciales ni interagir avec elle. Les plateformes numériques, en revanche, sont étroitement liées à tous les aspects de la société, notamment la vie sociale, la politique, la démocratie et l'économie. Pourtant, les États ont été laissés pour compte et ont mis du temps à s'adapter à l'idée que les entreprises technologiques sont devenues des acteurs politiques majeurs. Dans certains domaines, ils n'ont pas fait beaucoup d'efforts, comme les élections. Dans une certaine mesure, la politique se déroule désormais exclusivement en ligne. La nature même des élections a changé, les campagnes se déroulent entièrement en ligne, et pourtant la réglementation est incroyablement lente.
Tant de changements ont eu lieu, et les institutions démocratiques n'ont absolument pas réussi à s'adapter. Que devrions-nous faire ? Je propose trois idées principales. Premièrement, les gouvernements doivent trouver leur place en tant qu'acteurs de l'innovation : cela pourrait passer par l'utilisation des technologies pour enrichir la démocratie et interagir avec les citoyens, par exemple. Deuxièmement, la coopération, tant entre États, en créant des instituts de sécurité et en garantissant l'accès aux modèles, qu'avec les entreprises de la Silicon Valley. Enfin, la question de la gouvernance doit inclure la réglementation, mais aussi un éventail beaucoup plus large d'actions, telles que l'éducation et la sensibilisation des citoyens ou la création de normes, afin d'éviter un nivellement par le bas où l'institut de sécurité le plus indulgent deviendrait la troisième juridiction.
Ce manque de reconnaissance de l'importance des acteurs du numérique est le signe que nous sommes encore dans l'ignorance avant l'aube. Des phénomènes se produisent actuellement qui sapent la démocratie et l'autonomie des États. Mais nous devons construire l'avenir sur des exemples positifs, comme celui du Brésil : le gouvernement a interdit X parce que l'entreprise refusait de supprimer certains contenus et de payer des amendes, et après un certain temps, Elon Musk a fait marche arrière. Bien sûr, le fait que le Brésil puisse compter sur une forte population a joué un rôle. Mais cela prouve néanmoins que les gouvernements ne sont pas impuissants.
Céleste Bonnamy (Sciences Po Lille)
Pour reprendre les termes du sociologue Michael Mann, il faut penser cette question d'influence à la lumière du pouvoir infrastructurel du capitalisme numérique, où États et Big Tech sont étroitement liés. Cela confère aux entreprises technologiques un levier considérable pour exercer un pouvoir instrumental, par exemple par le biais du lobbying. Ce qui s'est passé lorsque l'UE a tenté de réglementer l'IA en est une bonne illustration : un lobbying massif de la part des États-Unis – ils peuvent le faire car c'est là que se trouve l'IA. Cela a conduit à une réglementation officiellement désapprouvée par les Big Tech, mais qui, au final, n'est plus aussi contraignante pour elles, et elles sont de plus en plus impliquées dans le processus décisionnel. Elles ont retenu la leçon et souhaitent désormais collaborer avec les gouvernements. C'est là que les choses se compliquent.
7.
Catherine Hoeffler
Si Céleste a raison, comment le capitalisme numérique modifie-t-il la capacité des États à mettre en œuvre la politique industrielle, par exemple dans l'UE et en Chine ?
Laurent Warlouzet
Que signifie mener une politique industrielle réussie ? Dani Rodrik, économiste, suggère que l'État doit d'abord s'appuyer sur la coopération avec les acteurs privés – au niveau européen, ils sont peu nombreux, mais on peut citer Spotify, Mistral, Booking ou SAP par exemple. Ensuite, l'État doit choisir un gagnant. Cela pose la question de la coordination entre les États membres, rendue d'autant plus difficile par la non-appartenance des acteurs privés à l'Europe. Troisièmement, la réussite d'une politique industrielle se mesure également à sa capacité, non seulement à choisir le gagnant, mais aussi, selon les termes de Rodrik, à « laisser partir les perdants ». L'avion Concorde en est un contre-exemple, qui a été un échec financier. Il est donc nécessaire de construire une gouvernance européenne collective intégrant ces trois caractéristiques. C'est plus difficile dans le secteur numérique en raison du faible nombre d'acteurs européens, mais cela ne signifie pas que nous ne devrions pas essayer.
Alex He
À l'ère du numérique, la Chine a beaucoup changé. Les grandes entreprises privées jouent un rôle crucial dans le développement de l'économie numérique chinoise. Le gouvernement doit s'appuyer sur ces acteurs privés pour assurer le développement, tout en conservant son contrôle. La Chine est pionnière dans la réglementation de l'IA, par souci de sécurité du régime. Selon les observateurs chinois, cette réglementation trop stricte nuit au développement des industries de l'IA. Pour intégrer des données dans des modèles, il faut passer des examens qui vérifient leur conformité aux prétendues « valeurs fondamentales du socialisme ». Par conséquent, si vous demandez à un modèle d'IA chinois ce qui s'est passé le 4 juin 1989, place Tian'anmen, il vous donnera soit une réponse inexacte, soit une esquive totale de la question. La Chine cherche à la fois à encourager et à contrôler ces entreprises. Le pays est confronté à ce dilemme, et il est difficile de prédire ce que l'avenir lui réserve.
8.
Frédéric Mérand
Les décideurs politiques américains affirment souvent qu'il existe un compromis entre réglementation et innovation. C'est une opinion qu'Anu Bradford réfute dans son livre, Digital Empires. Comment les gouvernements peuvent-ils trouver un équilibre entre ces deux objectifs ?
Pierre Larouche (Université de Montréal)
La plupart des pays s'efforcent de prendre en compte l'innovation dans leur réglementation. La question n'est pas tant de savoir si cela freine l'innovation, mais plutôt de savoir comment cela affecte le flux d'innovation. La loi sur les marchés numériques (DMA) et la loi sur l'IA, par exemple, sont des dispositifs réglementaires censés laisser une certaine marge de manœuvre à l'innovation. Leur principal effet est le passage d'une innovation de rupture à une innovation durable. En créant des structures réglementaires qui s'intègrent au paysage, elles deviennent difficiles à perturber. Les États-Unis s'orientent également dans cette direction.
L'IA pourrait être disruptive, mais il est trop tôt pour le dire. Le régulateur doit éviter de trop lier un modèle technologique spécifique à la réglementation. C'est pourquoi la loi sur l'IA de l'UE et le Règlement général sur la protection des données (RGPD) sont conçus pour être neutres sur le plan technologique et durables.
Colin Chia (Université de Victoria)
Une question importante à se poser lorsqu'on parle d'innovation est la suivante : à quoi l'innovation sert-elle ? Quels biens sociaux ou quelles valeurs sociales ? En ce sens, nous devons considérer la réglementation comme un outil pour y parvenir. Nous en sommes venus à considérer l’innovation comme intrinsèquement bonne, mais nous devrions nous demander ce que nous attendons exactement d’elle.
Chase Foster
Ce qui compte le plus, c'est l'orientation de la réglementation, et non son ampleur. Les États-Unis, par exemple, disposent de nombreuses réglementations axées sur le consommateur et de moyens permettant d'engager des actions collectives pour divers griefs. Toutes les entreprises technologiques ont intégré ces risques dès le départ. Cela a pu conduire à une orientation consumériste, peut-être complémentaire du capitalisme de plateforme. En Europe, diverses règles relatives au capital, notamment en matière de droit de la concurrence, ont pu freiner l'émergence du capitalisme de plateforme. Mais cela ne signifie pas que l'Europe ne peut pas jouer un rôle important dans l'évolution et l'innovation continue de ce dernier.
Helen Margetts
Il a fallu trois ans et demi à Netflix pour atteindre le million d'utilisateurs, et cinq jours à Chat GPT pour atteindre le même nombre. Des bouleversements sont donc en cours. Mais nous devrions plutôt envisager l'innovation en termes d'innovation sociale. Il est passionnant de voir comment les startups transforment la vie des gens. Des entreprises comme Airbnb et Uber créent de nouvelles formes d'organisation sociale et économique. Nous devrions envisager l'innovation sous cet angle, plutôt que de la considérer comme un processus descendant. Nous devons œuvrer pour l'innovation sociale, un domaine dans lequel l'UE et le Royaume-Uni pourraient exceller.
9.
Catherine Hoeffler
Globalement, quelle devrait être la priorité des États démocratiques ?
Helen Margetts
La technologie a poussé les États à innover, ce qu'ils n'ont pas encore fait. Les États devraient se concentrer sur l'innovation sociale.
Céleste Bonnamy
Pour rééquilibrer le pouvoir des entreprises technologiques et des gouvernements, la fiscalité est une solution : il faut taxer les entreprises et réinvestir l'argent dans des politiques open source, en incluant un troisième acteur, à savoir les citoyens. Nous devons également œuvrer à l'éducation et à la participation d'un public plus large.